Le mois de mars se termine. Mais l’insurrection se poursuit dans nos cœurs avec tous les poètes qui nous ont accompagnés, de près ou de loin en nous envoyant leur poème mais aussi en participant à toutes nos manifestations.
Vous pouvez acheter nos affiches, elles ont été créées en atelier.
Merci à tous ci-joint quelques poèmes mis à notre disposition pour cette insurrection.
Colette Nys-Masure pour « A mains nues »
Tu défends ton territoire
Le tien celui des voisins des lointains
Tu combats tu soutiens la lutte
Contre ce qui réduit amenuise le vivant
Tu refuses le formatage de rigueur
Tu détectes la caméra l’oeil espion
Assailli de partout tu tiens bon
Tu ne lâcheras jamais prise
C’est un défi qui t’honore et t’aiguise
Tu ne cèderas pas d’un pouce
Mais tu connais le débat intime
Les remugles de l’à quoi bon
Lorsque autour de toi
Pousse l’ivraie de la trahison
S’avance le désaveu masqué
Tu traverses les marécages
Où s’engluent tes pas
Tu t’enlises tu appelles
D’autres surgissent et te relèvent
Vous repartez de plus belle
Veilleurs indignés vous proliférez
Sur la face de cette terre ronde et brisée
Vous livrez bataille sans baisser les bras
L’insurrection poétique s’amplifie
Cœur vibrant vous ferez front
A L’éclusière de Françoise-Lyson Leroy
Un jour, je serai éclusière.
Je verrai passer les péniches, les canards, les lessives. Les cyclistes qui glissent sur les voies de halage.
Les sacs poubelles et les noyés.
Les bateliers me courtiseront. L’un d’eux tentera de m’arracher à mon poste. Histoire d’une nuit, d’un naufrage.
Moi, je resterai éclusière. Capuchon et manivelle.
L’homme que j’aimerai sera sourcier. Il m’offrira des nénuphars. Nous passerons à gué le torrent de nos âges.
« Au non-sens obligatoire » de Lucien Suel
Hop !
Vole !
Vas-y !
Fonce !
Cours !
Roule !
Galope !
Pompe !
Pédale !
Regarde !
Attention !
Bille en tête !
Sursum corda !
Haut les cœurs !
Tourne en rond !
Va dans le mur !
Plus dure sera la chute !
Fais preuve de bon sens !
Dessine-moi un graphique !
Monte le plus haut possible !
Suis les veaux et les moutons !
Tombe de Charybde en Scylla !
Avance dans la bonne direction !
Marche de la droite vers la gauche !
Marche de la gauche vers la droite !
Prends place dans le train du progrès !
Suis la direction indiquée par tes maîtres !
Fais confiance à ceux qui connaissent le chemin !
N’écoute pas les faux prophètes qui n’ont pas de GPS !
Fixe ton attention sur le majeur du représentant de la majorité !
Enregistre le sens des réalités idéales proposées par les médias dominants !
Sache que les grands hommes connaissent la meilleure façon de sortir du labyrinthe !
Observe la stabilité de la vitesse moins grande de l’inversion de la diminution de la courbe rectiligne du nombre de chômeurs et compare-la avec la fièvre du vendredi soir!
Merci à Muriel Verstichel pour son extrait de « Litanies du verbe »
Hommes révisez votre nuit
Avec des torches vives
Avancez dans le vent sans cracher
Orgueil retroussé jusqu’au cou
Et à la belle étoile
Comme des marionnettes impudiques
Usez vos fils pour le voyage
Entre les draperies de l’aube
Déployant ses tentes
Et le crépuscule qui éclabousse
De pourpre et de vif orangé
La courbe caressant l’autre côté du monde
A Patricia Bugaj Pour son hommage à Jean Ferrat et tous les poèmes mis à notre disposition.
Chaque fois que je prends la plume
Je tremble de peur et de froid…
Je ne sais ce qui me possède et me pousse à dire
A voix haute ce qui m’habite et qui m’obsède.
Il se peut que je vous déplaise en peignant la réalité
Mais si j’en prends trop à mon aise, je n’ai pas à m’en excuser
Car le poète à toujours raison, et j’écrirais mes vers
A bras grands ouverts quitte à en mourir !!!
Je suis le faucheur ivre de faucher qui bat et rebat sa faux
Afin de faire jaillir les mots…
M’en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où le poète saigne s’il dit la vérité !
FAUT’IL PLEURER ?
FAUT’IL EN RIRE ?
JE N’AI PAS LE CŒUR A LE DIRE
MAIS JE L’AI PLUTOT A CHANTER ♥
Alors je veux chanter afin qu’on oublie pas
Les poèmes « d’ARAGON, CARCO ou NERUDA »
Et les mots vont couler aux sources de mes veines
Des rivières d’Ardèche à la Scarpe sereine ;
Ces mots couleur sanguine vous diront mes amis
Qu’en se tenant la main ;
C’EST BEAU…
C’EST BEAU… LA VIE !
Texte arrangé à ma façon d’après les poèmes de Louis Aragon en hommage
à Jean Ferrat décédé le 13 Mars 2010 à Antraigues (Ardèche)
Patricia BUGAJ.
A Cléa pour son Instantané du jour - 25/01/2015
Avec le bleu de ma langue
Au blanc de mes mains
Et le rouge au cœur
J’irai accrocher une étoile
A chaque porte fermée
Une étoile de lumière
Pour briser les chaînes
Avec le bleu de ma langue
Au blanc de mes mains
et le rouge au cœur
Avec le ciel au-dessus de ma tête
Et le vert sous mes pieds
J'écrirai le mot "Liberté"
En bulles d'air
Sur chaque porte blindée.
A Hervé Leroy pour son interprétation magistrale des textes de Chantal Lammertyn, ( disponibles aux éditions du Douayeul), à Philippe Mathys pour sa présence chaleureuse et à tous ceux qui nous ont suivis dans cette folle insurrection…
A très bientôt en poésie,
Chantal D.